Trop jeune pour être en périménopause?
Par Vanessa Daigle, nutritionniste et fondatrice des cliniques VD Nutrition
Les symptômes de la periménopause touchent toutes les personnes ayant des ovaires, mais savais-tu que 45 % d’entre elles ne savent pas qu’elles sont en périménopause?
Et qu’une femme sur dix envisage de quitter son emploi à cause des symptômes qui accompagnent cette période ou encore, que plusieurs refusent des promotions ou une place dans un projet stimulant, parce qu’elle ne se sent pas psychologiquement ou physiquement en mesure d’accepter un défi supplémentaire?
Ces statistiques en disent long sur l’incompréhension qui entoure la periménopause. Pourtant, c’est une transition naturelle, universelle à toutes les femmes, mais encore trop souvent vécue dans la solitude ou la confusion… et ça, malheureusement, ça peut également faire naître beaucoup d’anxiété et de remise en question.
La ménopause et la phase de transition qui la précède ne sont pas des maladies, pas une pathologie. C’est plutôt une phase de transition biologique normale. Bien comprise et bien accompagnée, notamment par une nutritionniste, elle peut devenir une période de renouveau, de recentrage et d’amélioration du bien-être.
Les mots ont de l’importance
Impossible de parler de la périménopause dans adresser la ménopause.
Le mot ménopause est encore chargé de tabous. Historiquement, on l’a présentée comme une perte, un déclin, une “fin” alors qu’il s’agit d’un processus biologique normal que traversent toutes les personnes ayant des ovaires.
En réalité, on passe près du tiers de notre vie en ménopause! C’est une phase de transition qui est parfois chaotique, parfois douce. Mais j’aimerais vous dire: surtout riche en possibilités de se recentrer sur soi.
C’est un moment pour se redéfinir, revoir ses priorités, et parfois, laisser derrière soi certaines habitudes de vie qui ne nous servent plus.
Les hormones sexuelles: au-delà de la reproduction
Nos hormones sexuelles influencent beaucoup plus que nos cycles menstruels. Elles ont des récepteurs au cœur, au cerveau, aux os, aux cheveux!
Les comités médicaux recensent plus de 150 indicateurs possibles de transition hormonale.
Pour 15 % des femmes, ces changements perturbent profondément la qualité de vie (bouffées de chaleur, troubles du sommeil, anxiété, prise de poids, etc.).
Pour 20 %, les symptômes passent presque inaperçus.
Et 60 % vivront une transition “moyenne”: quelques inconforts, mais gérables.
Chaque corps réagit différemment et c’est exactement pourquoi il faut parler davantage de la ménopause et la normaliser.
Qu’est-ce que la ménopause?
La définition médicale
La ménopause correspond au moment où 12 mois complets sans menstruations se sont écoulés. C’est une date précise, mais elle ne reflète pas les changements qui se préparent longtemps avant ce moment.
Périménopause, ménopause, post-ménopause: distinctions
Périménopause : débute parfois dès la mi-trentaine. Cycle plus court, variations d’humeur, changements de sommeil.
Ménopause : marque la fin officielle des règles. C’est une journée précise. Celle où il s’est écoulé 12 mois complets depuis les dernières menstruations. C’est une définition réactive, et là une injustice médicale, car elle arrive après coup. C’est pourquoi il importe encore plus que les femmes soient au courant de ce qui précède.
Post-ménopause : C’est l’état permanent dans lequel on demeure ensuite pour le reste de la vie. Cette période mérite, elle aussi, une attention particulière pour préserver la densité osseuse, la masse musculaire et la santé cardiovasculaire.près.
L’âge moyen d’apparition
En moyenne, autour de 51 ans, mais la fourchette normale va de 40 à 55 ans.
Reprendre le pouvoir sur sa santé
La ménopause n’est ni une pathologie ni une fatalité. C’est une transition hormonale qui mérite du soutien, de l’écoute et des outils concrets. Et c’est là que l’alimentation, dans une approche globale du mode de vie font toute la différence. Parce que si on ne choisit pas quand cette période arrive, on peut choisir comment on la traverse.
Les symptômes de la ménopause: comment les reconnaître?
Symptômes physiques fréquents
Bouffées de chaleur et sueurs nocturnes
C’est l’un des indicateurs les plus connus. Elles surviennent lorsque le thermostat interne devient plus sensible aux variations hormonales.
Prise de poids et modification de la silhouette
Beaucoup observent une accumulation de graisse autour du ventre. Le métabolisme ralentit et le stress chronique peut amplifier cette tendance.
Sécheresse vaginale et baisse de libido
La chute des œstrogènes affecte les muqueuses et la lubrification naturelle.
Symptômes psychologiques et cognitifs
Troubles du sommeil
Endormissement plus difficile, réveils fréquents, sommeil léger.
Anxiété, irritabilité, changements d’humeur
L’humeur devient plus sensible aux variations hormonales, souvent aggravée par le stress et la fatigue.
Difficulté de concentration et brouillard mental
La baisse d’œstrogènes influence la mémoire à court terme et la clarté mentale.
Quels symptômes indiquent que je devrais consulter un médecin?
SignES DE consulter un médecin
Quand les perturbations atteignent ta qualité de vie et nuisent à ton fonctionnement au quotidien. N’attend pas! Il y a des solutions. Autant au niveau pharmacologique que des suppléments naturels que des habitudes de vie.
Dépression, anxiété sévère
Si tu n’as pas de cycles menstruels depuis plus de 3 mois. Dans ce cas, ce pourrait être une insuffisance ovarienne précoce qui amène des facteurs de risques différents.
Insuffisance ovarienne précoce
Si elle survient avant 40 ans, un suivi médical est indispensable.
Le rôle d’une nutritionniste pendant la ménopause
Soutenir l’équilibre hormonal par l’alimentation
Une nutritionniste connaît les nutriments qui soutiennent les glandes endocrines, stabilisent l'énergie et améliorent la gestion du stress. J’ai détaillé mon point de vue comme nutritionniste dans cet article de blogue: pourquoi s’intéresser à l’alimentation en contexte de fluctuations hormonales.
Stabiliser l’énergie, le sommeil et l’humeur
Grâce à un plan alimentaire personnalisé, il est possible de réduire l’intensité de plusieurs symptômes de la ménopause et d’avoir une humeur plus stable.
Prévenir la prise de poids abdominale
La stratégie ne consiste pas à “manger moins”, mais à manger différemment, avec un meilleur équilibre des repas, en commençant par un déjeuner protéiné. Tout cela en n’oubliant pas qu’il est normal que le corps change au courant de la vie. Une approche plus douce et bienveillante, en adéquation avec les signaux corporels de faim et rassasiement, tenant compte du potentiel réel de perte de poids (selon l’historique de diètes, la génétique et autres) et visant à maintenir ou restaurer une saine image corporelle, est souvent à préconiser.
En conclusion
Parler de ménopause, c’est changer la culture autour du vieillissement féminin. Tu veux en apprendre plus? J’ai sorti un épisode de balado 🎧 sur le sujet, accompagnée de Dre Manon Charlebois gynécologue.
Tu vis actuellement des changements hormonaux et tu aimerais mieux comprendre comment l’alimentation peut t’aider à retrouver ton équilibre? Les nutritionnistes de VD nutrition sont là pour t’aider et te conseiller.
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FAQ express 🧐
1. Peut-on avoir des symptômes de ménopause avant 40 ans?
Oui. Si c’est le cas, il faut consulter rapidement.
2. La prise de poids est-elle inévitable?
Non. La science montre que le poids dépend de plus de 100 facteurs, dont environ ¼ sont d’origine biologique, ¼ sont d’origine comportementale et ½ environnementale.
Je t’en parle davantage dans cet article de blogue: https://www.vdnutrition.com/blogue-de-nutrition/mes-hormones-me-font-elles-prendre-du-poids
3. Une nutritionniste peut-elle vraiment aider?
Absolument! C’est un moment pour prendre soin de ta santé, stabiliser l’humeur et te donner le plus d’énergie possible!
4. Les bouffées de chaleur durent combien de temps?
Pour certaines, quelques mois. Pour d’autres, plusieurs années. De consommer au moins 50 mg de phyto-oestrogènes par jour réduit l’intensité et la durée des bouffées de chaleur. L’alcool, le café et les aliments glucidiques ont aussi un rôle. Demandez conseil à votre nutritionniste pour vous indiquer les bons aliments pour réduire les bouffées de chaleur.
5. Le sommeil revient-il à la normale?
Oui, avec une bonne hygiène de vie et un soutien approprié d’une nutritionniste, infirmière praticienne et de votre médecin, le sommeil peut revenir à la normale.
6. Les phytoestrogènes sont-ils sécuritaires?
Oui, tout à fait, selon les recherches actuelles. À moins de contre-indication médicale spécifique.