Un mot sur le documentaire đș Fit for TV: The Reality of the Biggest Loser
Salut!
Ăa te parle hein, ce sujet. Si tu savais comment on l'entend souvent, en clinique!
Tu as peut-ĂȘtre lâimpression que, malgrĂ© tes efforts, ton corps ne rĂ©pond plus comme avant. Lâalimentation « Ă©quilibrĂ©e » ou lâactivitĂ© physique rĂ©guliĂšre qui suffisaient Ă maintenir ton poids ou ton Ă©nergie semblent avoir perdu leur efficacitĂ©. Tu nâes pas seule! Beaucoup de femmes au QuĂ©bec, entre 30 et 50 ans, vivent la mĂȘme situation: malgrĂ© les efforts, ton corps ne rĂ©pond plus comme avant et perdre 20, 30 ou 50 lbs semble impossible.
Pourquoi câest si difficile de perdre du poids aprĂšs plusieurs rĂ©gimes?
Si on peut résumer simplement la raison principale: les régimes répétés abßment le métabolisme et brouillent tes signaux naturels de faim et de satiété.
Quand les régimes laissent des traces
Chaque fois quâon fait une diĂšte stricte, le corps apprend Ă Ă©conomiser son Ă©nergie. Câest comme si ton mĂ©tabolisme apprenait Ă âtourner au ralentiâ. Quand tu reprends une alimentation normale, mĂȘme Ă©quilibrĂ©e, ton corps continue de dĂ©penser moins quâavant. Tu stockes plus facilement. Ă force dâalterner perte et reprise de poids (lâeffet yo-yo), ton mĂ©tabolisme descend petit Ă petit, ce qui rend chaque nouvelle perte de poids plus difficile.
Sortie en aoĂ»t 2025 sur Netflix, la docu-sĂ©rie en 3 parties Fit for TV: The Reality of The Biggest Loser mâa fait rĂ©flĂ©chir sur lâimpact des diĂštes extrĂȘmes.
Si tu ne lâas pas visionnĂ©, lâĂ©mission-documentaire Fit for TV: The Reality of the Biggest Loser fait la lumiĂšre sur les mĂ©thodes radicales, culpabilisantes et humiliantes utilisĂ©es par The Biggest Loser, Ă©mission ultra populaire diffusĂ©e de 2004 Ă 2016. Ă lâĂ©poque, la perte de poids Ă©tait applaudie, la culture des diĂštes trĂšs forte, et lâon croyait encore quâil suffisait de discipline et dâefforts pour perdre du poids. Aujourdâhui, on sait Ă quel point câĂ©tait simpliste!
Un retour sur cette Ă©mission est pertinent, puisque plusieurs participants ont fait lâobjet dâĂ©tudes scientifiques trĂšs intĂ©ressantes. Par exemple, une Ă©tude publiĂ©e en 2016 dans Obesity a suivi 14 participants pendant et aprĂšs une saison. Ces participants avaient perdu beaucoup de poids et les chercheurs ont observĂ© une diminution marquĂ©e de la leptine (hormone de la satiĂ©tĂ©) et un mĂ©tabolisme basal ralenti. Ces modifications sont normales en rĂ©ponse Ă la perte de masse grasse.
LâoriginalitĂ© de cette Ă©tude est que les participants ont Ă©tĂ© suivis pendant 6 ans. Au terme de cette pĂ©riode, la majoritĂ© avaient repris du poids, mais leurs niveaux de leptine et leur mĂ©tabolisme ne sâĂ©taient pas rĂ©tablis proportionnellement. Le mĂ©tabolisme de base Ă©tait 500 Ă 600 kcal/jour plus bas que ce Ă quoi les chercheurs sâattendaient (en les comparant Ă dâautres personnes du mĂȘme sexe, taille, Ăąge et poids). Câest une diffĂ©rence monstre! Imaginez-vous: ça reprĂ©sente un repas complet!
régimes à répétition = signaux bousillés
Les régimes à répétition mÚnent aussi une autre conséquence par la bande: on se désensibilise aux signaux corporels de faim et de satiété.
On mange âselon le planâ plutĂŽt quâen Ă©coutant la faim.
On perd cette connexion avec ce que notre corps nous dit. Il y a un hyperfocus sur les calories plutĂŽt que sur les sensations.
De plus, les sensations de faim deviennent plus intenses aprĂšs une pĂ©riode de restriction, car le corps amplifie ces signaux pour âse dĂ©fendreâ. Avec les annĂ©es, certaines personnes qui ont fait plusieurs rĂ©gimes dans leur vie rapportent ne plus savoir quand elles ont faim ou non.
Le tissu graisseux, un organe qui parle au cerveau
Les variations de poids de type yoyo amĂšnent Ă remplir nos celluless graisseuses. Ce tissu, loin dâĂȘtre juste un ârĂ©servoirâ passif, est une vraie petite usine qui envoient des messages Ă notre cerveau. Il produit une hormone appelĂ©e leptine, qui agit comme un signal de satiĂ©tĂ©.
Quand on a assez de rĂ©serves, la leptine dit au cerveau « jâai assez dâĂ©nergie, tu peux arrĂȘter de manger ».
Mais si les cellules de gras deviennent trop grosses, elles peuvent crĂ©er de lâinflammation et le cerveau devient moins sensible Ă la leptine. On parle alors de rĂ©sistance Ă la leptine. Le cerveau pense quâon a toujours faim mĂȘme si on a assez de rĂ©serves, et on continue de prendre du poids.
Les signaux se brouillent davantage avec la ménopause
Dans le cerveau, les ĆstrogĂšnes agissent comme des rĂ©gulateurs dâappĂ©tit: ils activent des neurones coupe-faim (POMC) et rendent la leptine (lâhormone de satiĂ©tĂ©) plus efficace. Chez les animaux, quand on enlĂšve les ovaires (donc les ĆstrogĂšnes en circulation sont basses), ils mangent plus et prennent du poids; si on leur redonne de lâestradiol, leur appĂ©tit redevient normal.
Chez la femme, il est ainsi trĂšs probable que la rĂ©gulation de la faim soit aussi altĂ©rĂ©e de la mĂȘme maniĂšre. Et comme les ĆstrogĂšnes renforcent lâeffet de la CCK (lâhormone digestive qui ralentit lâestomac et donne la sensation de satiĂ©tĂ©), leur chute peut retarder le signal qui te dit âjâai assez mangĂ©â.
Les voies impliquĂ©es dans la rĂ©gulation de lâĂ©nergie (hypothalamus, neurones SF1, POMC, NPY) sont hautement conservĂ©es entre les mammifĂšres. Les souris, les rats et les humains utilisent les mĂȘmes circuits neuronaux et les mĂȘmes rĂ©cepteurs dâĆstrogĂšnes pour rĂ©guler la faim. Ce ne sont Ă©videmment pas toutes les structures et les systĂšmes qui sâinfĂšrent aussi bien Ă lâhumain. Mais dans le cas de ceux-ci, on a la confiance que ce mĂ©canisme se produit dâune maniĂšre similaire chez lâhumain, surtout lorsquâon a les donnĂ©es terrains qui confirment que lâeffet est prĂ©sent.
Comment une nutritionniste peut tâaider concrĂštement
Une nutritionniste, câest plus quâune gĂ©nĂ©ratrice de âplan alimentaireâ. Elle tâaide Ă y voir clair sur lâĂ©tat de ton mĂ©tabolisme et Ă reconnecter avec les signaux de ton corps.
Par exemple, ensemble on peut:
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Calculer ton besoin énergétique réel (non seulement basé sur ton ùge, ton poids, ta taille et ton métabolisme, mais aussi ton historique de diÚtes)
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Réguler ta fréquence prandiale (manger entre 5-6 repas et collations équilibrés par jour favorise les signaux réguliers de faim et de rassasiement)
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Construire des repas satiétogÚnes (la présence adéquate de protéines, glucides, fibres et bons gras est nécessaire pour que le corps produise ses messages de rassasiement et de satiété)
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Réapprendre à faire confiance à ton corps et développer une relation saine avec tous les aliments
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Mettre en place une stratégie personnalisée selon ta réalité (travail, famille, habitudes, goûts)
PrĂȘte Ă reprendre le contrĂŽle de ton poids et de ton Ă©nergie?
Perdre du poids aprĂšs 40 ans, ce nâest pas une question de volontĂ© ou de discipline extrĂȘme. Câest une question de stratĂ©gie adaptĂ©e Ă ton corps et Ă ton rythme de vie. RĂ©serve ta consultation en nutrition dĂšs aujourdâhui et dĂ©couvre comment reprendre confiance, perdre du poids sainement et te retrouver.
Référence: Mauvais-Jarvis F, Clegg DJ, Hevener AL. The Role of Estrogens in Control of Energy Balance and Glucose Homeostasis. Endocr Rev. 2013;34(3):309-338. doi:10.1210/er.2012-1055.