Pourquoi ce que je faisais avant ne fonctionne plus maintenant
Bouleversements hormonaux, prise de poids, métabolisme ralenti: comprends pourquoi ce que tu faisais avant ne fonctionne plus (et comment réagir).
Quand ton corps ne répond plus comme avant
Tu manges santé, tu bouges, tu fais ce qu’il faut… mais ton poids monte, ton énergie baisse et ton corps semble ne plus répondre. Tu n’imagines rien: ton métabolisme change autour de la ménopause. Voici pourquoi et comment t’adapter avec la nutrition hormonale.
Le grand virage hormonal: périménopause et ménopause
À quelque part dans ta quarantaine, ton système hormonal entre dans une période de fluctuations. Bonjour, périménopause! Les taux d'œstrogènes et de progestérone baissent progressivement, ce qui bouleverse l'équilibre métabolique du corps. Cela se produit dans les 5 années avant la ménopause, soit l’arrêt définitif des règles.
L'œstrogène joue un rôle clé dans:
La répartition des graisses (notamment en limitant le stockage viscéral)
La sensibilité à l'insuline
La régulation de l'appétit
Et la dépense énergétique de base
L'œstrogène agit en régulant l'expression de certains gènes impliqués dans la lipogenèse comme FAS (Fatty Acid Synthase), SREBP-1c, et LPL (Lipoprotein Lipase). (1) Il favorise aussi l'oxydation des graisses et aide à maintenir le tissu adipeux plus minimal.
Quand l'œstrogène diminue:
Le stockage des graisses, surtout abdominales, augmente
Le métabolisme ralentit
L’appétit peut augmenter et la satiété diminue
La nutrition hormonale aide à atténuer ces effets, en rééquilibrant l’alimentation selon tes besoins physiologiques uniques. Les nutritionnistes VD nutrition t'aident à adapter ton alimentation à cette nouvelle phase de vie.
Les fluctuations hormonales expliquent pourquoi il est plus difficile de perdre du poids dans sa quarantaine, cinquantaine ou plus.
la chute d’œstrogènes affecte la capacité à perdre du poids
Les œstrogènes, en particulier l’estradiol (E2), jouent un rôle essentiel dans la régulation du glucose et l’action de l’insuline sur les différents tissus.
Dans les muscles, par exemple, ils agissent en activant des voies métaboliques du glucose comme GLUT4 et AMPK, qui permettent d’utiliser les sucres consommés comme source d’énergie. (1)
Dans le foie, ils réduisent la production interne de glucose et limitent l’accumulation de graisses (stéatose).
Autour de la ménopause, ce bouclier hormonal métabolique disparaît. Résultat :
Les muscles deviennent moins sensibles à l’insuline
Le foie produit plus de glucose
Le pancréas doit compenser en produisant plus d’insuline
C’est le début de la résistance à l’insuline.
▶ Conséquence: le corps passe en mode stockage. Même avec une alimentation équilibrée, il devient plus difficile de perdre du poids, surtout au niveau abdominal — là où la graisse est redirigée.
Le métabolisme, c’est comme cuisiner sur le poêle.
Ton corps brûle moins de graisses (et ce n'est pas anodin)
Avec la ménopause, le corps modifie sa source d’énergie préférée: les scientifiques remarquent que les femmes ménopausées ont un quotient respiratoire (RQ) plus élevé, signe que le corps utilise davantage de glucides et moins de lipides (gras) au repos.
▶ Si ton alimentation reste la même, le surplus de lipides non utilisés est stocké, surtout au niveau abdominal.
Imagine un poêle dont le brûleur est réglé plus bas. Les graisses continuent d'arriver, mais brûlent moins vite. Elles s'accumulent. Même si tu ne manges pas plus qu’avant, ce décalage crée un excédent énergétique cumulatif, de l’ordre de 1 à 2 kg de gain de poids par an, principalement en graisse viscérale.
Tu veux savoir comment mieux répartir les macronutriments ou intégrer des aliments qui soutiennent ton métabolisme? Une consultation avec une nutritionniste peut faire toute la différence.
Quand les signaux de faim deviennent détraqués
Effet des œstrogènes sur la digestion Les œstrogènes ralentissent légèrement la vidange gastrique et augmentent la sensibilité à la CCK (cholécystokinine), (1) une hormone digestive qui:
Ralentit la vidange de l’estomac
Stimule la sécrétion de bile et d’enzymes digestives
Et envoie un signal de satiété au cerveau via le nerf vague.
Dans les études animales, l’administration d’œstrogènes renforce cet effet, prolongeant le délai avant le prochain repas. (1)
À la ménopause, la réponse à la CCK diminue, ce qui fait que la satiété arrive plus tard et que les portions peuvent augmenter. La vidange gastrique pourrait aussi devenir plus rapide, bien que les données humaines soient encore limitées.
Si l’estomac se vide plus vite et que le frein hormonal sur l’appétit est moins actif, on a tendance à manger davantage avant de se sentir pleine — ce qui contribue au déséquilibre énergétique post-ménopause.
Fait intéressant: c’est exactement l’inverse pendant la grossesse, où les œstrogènes ralentissent la digestion et augmentent la satiété!
En résumé
Ce n'est pas un manque de volonté. C'est ton métabolisme qui s'ajuste à une nouvelle réalité hormonale.
Les règles du jeu ont changé. Et pour retrouver ton énergie, comprendre ce nouveau fonctionnement est une première étape essentielle.
Notre travail en consultation de nutrition pour la perte de poids vise à restaurer cette connexion aux signaux internes, sans diète extrême, en misant sur une approche bienveillante et durable.
Dans le prochain article à paraître, on abordera la transformation de la composition corporelle;
Pourquoi on perd du muscle sans même s'en rendre compte
Comment la baisse de l'activité physique affecte la NEAT (dépense énergétique hors exercice)
Et surtout: ce qu’on peut faire pour reprendre le pouvoir 💪
Référence scientifique:
(1) Mauvais-Jarvis F, Clegg DJ, Hevener AL. The role of estrogens in control of energy balance and glucose homeostasis. Endocr Rev. 2013;34(3):309-338. doi:10.1210/er.2012-1055